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ELFES : Éducation à L’environnement par la Forêt : de l’École à la Société

Le projet

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« La forêt constitue une réalité physique majeure pour bon nombre de sociétés humaines dont elle nourrit puissamment l’imaginaire. Dans la culture occidentale notamment, elle occupe une place toute particulière : lieu d’un retour aux sources, elle constitue de la sorte la nature matricielle de la civilisation » (Alexandre et Génin, 2012).

 

 

 ---- CONTEXTE ET ENJEUX ----

Ainsi, les forêts sont investies par les sociétés et elles ont toujours eu une place particulière dans les représentations de la nature. La forêt est un élément de l’identité d’un territoire mais elle est aussi une expérience individuelle et collective. Elle est perçue comme un espace ressource avec l’exploitation du bois, un espace riche en biodiversité ou encore comme un espace de loisirs. Cependant, avec la crise environnementale planétaire, les enjeux autour de la forêt se sont révélés vitaux étant à la fois économiques, sociétaux, écologiques et politiques. La forêt est bien plus que cela, et pourrait être perçue comme une clé de résilience de nos sociétés face aux défis environnementaux contemporains. Il serait alors nécessaire de faire prendre conscience de l’importance des forêts et de promouvoir une éducation à l’environnement par la forêt. Cette éducation s’articule autour d’un ensemble de connaissances, d’expériences et de pratiques et d’une conscientisation des enjeux (biodiversité, ressources exploitées, risques, etc). Dans ce cadre, il semble alors nécessaire d’étudier les perceptions et les représentations de la forêt, d’en comprendre les mécanismes (jeu de proximité, mémoire collective) pour appréhender sa complexité et faire émerger les enjeux qui gravitent autour d’elle.

Ce projet s’appuie sur une étude comparative de trois terrains dans des contextes géographiques et socio- économiques différents, pouvant illustrer des pratiques éducatives et citoyennes contrastées riches d’enseignements : St Rémy (forêt de Mirambel, Corrèze) ; le Vicdessos (forêt de Bernadouze, Ariège) ; le Luchonnais (forêts de la vallée de Luchon, Haute-Garonne). Le rapport des populations locales à la forêt semble différent : à St Rémy il y a déjà une sensibilisation, voire une patrimonialisation de la forêt (affouages) ; en Ariège si elle semble aussi être un élément patrimonial du paysage, leurs perceptions sont davantage disparates ; la forêt du Luchonnais apparait à la fois comme un atout à valoriser pour le tourisme tout autant que la manifestation d’un déclin de l’activité agricole qui inquiète. Ces premières hypothèses nécessitent d’être explorées, documentées et éventuellement confirmées.

Notre approche se veut multigénérationnelle en focalisant sur les élèves de différentes écoles et sur les « anciens ». Cela nous permettra de mesurer les changements dans le temps de ce rapport à la forêt et d’observer les possibles transferts et l’action de la mémoire collective.

 ---- OBJECTIFS -----

Nous souhaitons caractériser les relations (systémiques, symboliques, expériences) qu’entretiennent les enfants et les « anciens » avec la forêt. Cette étude comparatiste permettrait de dégager des représentations et des expériences différentes selon les territoires, selon l’âge et de dresser une typologie. Elle permettrait aussi de mettre en place des actions centrées notamment sur une approche sensorielle qui favoriserait la connaissance et la conscientisation des enjeux autour de la forêt.

La question de recherche générale qui motive ce projet peut-être formulée comme suit : Comment les populations locales construisent-elles une relation avec la forêt ? Il s’agit de comprendre les liens entre société et forêt afin de les utiliser comme outils d’éducation et de conscientisation.

Plusieurs questions apparaissent alors :

Existe-t-il des représentations communes sur ces forêts ? Ou, au contraire, ces représentations relèvent-elles de l’expérience individuelle ? Le degré de proximité avec la forêt les influencent-elles ? Y-a-t-il un transfert générationnel de ces représentations ? L’immersion sensorielle dans la forêt favoriserait-elle une pensée systémique et une action citoyenne ? Quelle mise en parallèle de l’histoire de vie des arbres et des êtres humains ?

 ---- METHODES ----

Nos réflexions s’appuient à la fois sur des expérimentations déjà anciennes en éducation à la forêt4 (Langrade, 1999) et s’inspirent de travaux menés récemment par des chercheurs du CIRED à la Grande-Comore (Soilihi et alii, 2019) ou encore au Canada (Paré, 2017). Cependant nous entendons aller au-delà en hybridant plusieurs protocoles, à la fois géographique, anthropologique et didactique :

  1. Avec les élèves : D’une part en explorant les représentations/perceptions des élèves afin de comprendre la/les relations qu’ils ont avec la forêt, et en appréhendant les pratiques et usages qu’ils en ont. À ces fins, un travail en classe (dessins, récits, questionnaires, entretiens, etc.), ainsi qu’un travail en immersion dans la forêt sont envisagés.
  2. Avec les « anciens » : Des entretiens conversationnels semi-directifs et des questionnaires seront menés sur nos trois terrains avec des personnes âgées, afin de comprendre également leurs représentations/perceptions, et usages/pratiques de la forêt, mais aussi ce qu’ils pensent avoir transmis ou pouvoir transmettre aux jeunes générations (Fourar, 2018).
 ---- RETOMBÉES ATTENDUES ----
  1. À l’échelle du laboratoire, ce projet permettrait de contribuer à la cohésion de la nouvelle équipe constitutive de l’axe 3 et la transversalité au sein du laboratoire (avec l’axe 1 et 2) car il s’agit d’un travail pluri et transdisciplinaire faisant appel à des compétences multiples du laboratoire (géographe, écologue, didacticien).
  2. À l’échelle des territoires étudiés, la collaboration avec de multiples acteurs (professeurs, élèves, chercheurs, élus, gestionnaires, habitants) entend contribuer au renforcement du lien chercheur-société et à la vulgarisation et à la diffusion des savoirs issus du monde scientifique.
  3. À l’échelle nationale : ce projet serait un tremplin pour répondre à des appels à projets plus conséquents. Il déboucherait sur la publication d’articles dans deux champs : d’un côté la géographie et les sciences de l’environnement, et de l’autre l’éducation et la didactique.
  4. De manière plus globale, ce projet concourt à l’augmentation du rayonnement de notre laboratoire au niveau national et plus tard européen, par une volonté de prolonger ce projet à l’international, quand les conditions sanitaires le permettront.
  5. Travail de médiation et d’animation scientifique.
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ELFES : Éducation à L’environnement par la Forêt : de l’École à la Société
  • Le programme ELFES cherche à caractériser les relations qu'entretiennent les enfants et les "anciens" avec la forêt et comment se fait la transmission intergénérationnelle de la perception de la forêt
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